/!\ AVERTISSEMENT /!\


Ce blog contient des Fictions à déconseiller aux moins de 18 ans ainsi qu'aux homophobes.
Il est question de relations homosexuelles et érotiques et ne convient donc pas à un public mineur !
Vous êtes prévenus...

Profil

  • Ein
  • Le blog de Ein

Catégories

Images Aléatoires

  • Okane-ga-nai.jpg
  • Okane-ga-nai-4.jpg

Calendrier

Mai 2025
L M M J V S D
      1 2 3 4
5 6 7 8 9 10 11
12 13 14 15 16 17 18
19 20 21 22 23 24 25
26 27 28 29 30 31  
<< < > >>

Recherche

Lundi 8 septembre 1 08 /09 /Sep 01:34
    Au moins c'était clair entre nous : mon père s'était planté d'un mois, conséquence : rien n'avait été préparé pour ma venue. Je dus donc camper dans la nouvelle chambre que l'on m'attribua. Cependant cette situation n'était pas si précaire, la chambre d'ami qu'on m'alloua était grande, presque deux fois la taille de ma chambre française. Un lit simple, un petit bureau, une commode et une penderie meublaient la pièce, j'étais comblé, c'était tout ce qu'il me fallait.

La plus grosse surprise fut le fils de mon père. D'après ce que ma mère m'avait raconté, Papa s'était remarié avec une femme et ils avaient eu un fils de leur union. Rien à voir... En réalité mon père s'était remarié avec une femme qui était elle-même divorcée et avait eu un fils de son premier mariage. En clair, au lieu de me retrouver avec un demi-frère de dix ans, je me retrouvais à cohabiter avec Rei, un canon de dix-sept ans qui n'avait aucun lien de sang avec moi. Rien à voir donc.

Je terminai de ranger mes affaires dans une commode en pin et dans une penderie de style ancien. Sur l'une des portes de l'armoire se trouvait un grand miroir dans lequel je me permis d'observer les ravages qu'avaient pu m'occasionner cette demi-journée de vol. Mes cheveux blonds coupés relativement courts pointaient sur le haut de mon crâne en quelques mèches rebelles désordonnées, mes yeux bleus étaient soulignés de larges cernes, héritage de mes précédentes nuits sans sommeil, et mon teint paraissait blafard. Encore une fois je remarquai la ressemblance frappante que j'avais avec ma mère. Je me claquai les deux joues pour me redonner de la couleur... en vain. Je soupirai et allai me coucher sur mon lit. Il était presque 18 heures et j'avais déjà envie de dormir... ce que je fis.


Je me réveillai en sursaut, les yeux toujours fermés. Un bruit m'avait tiré de mon sommeil sans rêve. J'ouvris prudemment les paupières et criai de frayeur... voulut crier. Une main m'empêcha d'émettre le moindre son. Devant mes yeux, se tenait Rei à quatre pattes au-dessus de moi, qui me lançait un regard effrayant. Je tentai d'enlever sa main de ma bouche et de lui dire de se bouger le cul mais le jeune homme ne me laissa pas faire, continuant de m'observer en silence. Après ce qui me parut une éternité, il me relâcha enfin et se remit debout. Avant que je n'aie pu dire quoique ce soit, il m'informa d'une voix grave et posée :

- Taberu

« Manger ». Puis s'en alla en claquant la porte. Je restai encore quelques instants sur mon lit, essayant tant bien que mal de remettre mes idées en place. Dès que j'avais vu Rei, je m'étais tout de suite dit que ce n'était pas un type normal, plutôt du genre racaille à faire peur qu'il ne vaut mieux pas approcher de trop près... mais je ne m'attendais pas du tout à ce qu'il soit un attardé mental ! Qu'est-ce qu'il lui avait prit de se jeter ainsi sur moi ? Depuis combien de temps m'observait-il pendant que je dormais ? Je venais d'avoir la frousse de ma vie, mes bras en avaient encore la chair de poule. Une certitude cependant : à l'avenir, je me tiendrai le plus loin possible de ce dégénéré.

Le repas s'était déroulé plutôt calmement. À ma grande surprise, manger avec des baguettes ne se révéla pas trop difficile, mon entraînement intensif du mois passé y était sans doute pour quelque chose. Shizuka, la nouvelle femme de mon père, s'était montrée charmante et agréable à vivre. Ce qui m'avait frappé lorsque je l'aperçus pour la première fois, ce fut sa jeunesse : elle semblait avoir dix ou quinze ans de moins que mon père. Elle me questionna tantôt en japonais, tantôt en français sur mon voyage et sur mon installation ici, si bien que, malgré ma faible connaissance de la langue nippone, je n'eus pas trop de problèmes pour comprendre la conversation. C'était une japonaise typique qui prenait soin de ses hôtes sans pour autant être trop curieuse. Je l'aimais déjà. Mon père, quant à lui, semblait totalement à côté de ses pompes. On aurait dit que mon arrivée l'avait complètement déstabilisé. Le débarquement de petits hommes verts dans son jardin n'aurait pas fait plus de dégâts sur son mental. Quant à Rei... malheureusement pour moi je m'étais retrouvé assis en face de lui et durant tout le repas, je dus ignorer tant bien que mal les regards, un peu trop soutenus à mon goût, qu'il me portait. Ce type était sans conteste timbré, j'avais plutôt intérêt à l'oublier.

Shizuka m'informa que la rentrée scolaire japonaise se déroulait en avril mais qu'il n'y aurait pas trop de problèmes à ce que j'entre en cours d'année. Elle s'était déjà renseignée avec le collège du coin et le directeur n'avait vu aucun inconvénient à l'arrivée tardive d'un nouvel élève. Toujours d'après la jeune femme, je pouvais commencer les cours dès le début de la semaine prochaine, elle y veillerait personnellement. Je la remerciai chaleureusement tout en comptant mentalement combien de jours de liberté il me restait pour me familiariser avec ce nouvel environnement : nous étions vendredi, il me restait deux jours minimum. C'était juste, mais mieux que rien.

Après le repas, j'informai ma nouvelle famille de mon désir de faire seul un petit tour des environs, histoire de repérer un peu les lieux. Rei était remonté à l'étage, à mon grand soulagement, Shizuka s'occupait de la vaisselle tandis que mon père regardait la télévision. J'accueillis la fraicheur du soir avec délice. La rue était calme, bordée de cerisiers et de parterres de fleurs... on voyait tout de suite que c'était un quartier de riches, ce qui m'incita à m'interroger sur le boulot de mon père. Je savais qu'il était dans les affaires mais ma mère n'avait pas su m'en dire davantage. En tout cas, les affaires en question marchaient visiblement très bien.

Ma nouvelle maison ne se trouvait pas loin du centre-ville, une chance ! Pas besoin de prendre le métro, j'avais presque tout à portée de la main. Vu l'heure, les rares magasins encore ouverts étaient les combinis et autres nightshops. Je m'engouffrai avec curiosité dans l'un de ces petits supermarchés typiquement nippons. J'avais toujours rêvé de goûter ces fameux pains melons que l'on retrouvait dans presque tous les mangas. Je fus un peu surpris lorsque je découvris qu'un pain melon pouvait être aromatisé à autre chose qu'au melon. Cela ne m'empêcha pas d'en prendre quelques-uns aux goûts exotiques tels que melon (évidemment), mais aussi ananas et mangue.

Je repérai un parc non loin du centre et m'installai sur un banc pour déguster tranquillement mon butin. L'endroit était relativement désert et les seuls passants que je rencontrai me jetaient de drôles de regards. Je mis leur attitude étrange sur le compte de mes cheveux blonds et de mon allure européenne, ces japonais n'avaient sans doute jamais rencontré d'étrangers comme moi... enfin, c'est ce que je pensais. Je compris bien plus tard que je m'étais complètement trompé, pour mon plus grand malheur.

L'horloge du parc – très pratique d'avoir installé une horloge dans cet endroit – indiquait vingt-deux heures, j'avais englouti mes trois petits pains et projetais déjà d'en racheter le lendemain. Pour l'heure, il se faisait tard et je songeai à rentrer... quoique non, pourquoi ne pas dormir dehors en fin de compte ? Ainsi, je ne devrais pas me taper les regards effrayants de ce timbré de Rei, ni ses intrusions soudaines dans la chambre... L'idée de me retrouver dans mon lit en sachant qu'il y avait un malade mental dans la même maison ne me plaisait pas du tout.

   Perdu dans mes réflexions angoissées, je ne remarquai pas la désertion subite et totale du parc, ni l'arrivée d'un groupe de jeunes pas très nets. Ce n'est que lorsqu'un homme se planta devant moi que je revins à la réalité. Levant la tête, je vis avec horreur une tête blonde décolorée effrayante, décorée d'une dizaine de piercings sur tout le visage et les oreilles. Ses yeux pétillaient d'une joie malsaine et je me sentis comme un lapin pris au piège. Je déglutis péniblement. C'était la deuxième fois en une journée que j'avais un visage terrifiant devant les yeux, je n'avais vraiment pas de veine. Pourquoi le Japon était-il un pays rempli de dingues ???

- Kon...banwa.

Petit sourire, pas très rassuré pour accompagner cette salutation, je n'espérais qu'une chose : avoir la vie sauve.

- Doke, koso !

Je le regardai sans comprendre. J'avais déjà du mal à comprendre la langue en temps normal, ce type ne m'aidait pas sans articuler, je n'avais rien compris à son baragouin. Cependant, à son air furieux et à ses yeux fous, il n'était pas très compliqué de deviner qu'il voulait que je m'en aille, ce que je me précipitai de faire. D'un seul mouvement, je me levai et m'apprêtais à quitter le petit groupe de racailles qui s'était formé autour de moi quand soudain, pour la deuxième fois de la journée, une main s'abattit sur mon épaule. Pitié ! Pas encore !!!

- Oï oï, matte !

Je me retournai pétrifié. Un autre délinquant me faisait face, un sourire peu rassurant aux lèvres.

- Kawai na ?

Oh ! Je venais de comprendre un mot ! « Kawai » signifiait mignon dans le langage courant... mais qu'est-ce qu'il voulait dire par mignon ? Une autre racaille s'approcha de moi et m'observa attentivement.

- hééé... sô da na. Tanoshi mimashou !

L'ensemble de ces Yankees se rapprochèrent de moi, empêchant définitivement toute tentative de fuite. Je ne savais pas quoi faire, incapable de bouger ni même de prononcer le moindre mot. « Tasukete » était le premier mot que j'avais retenu de cette langue : SOS, au secours, à l'aide, sauvez-moi !!! Ça m'aurait bien été utile en ce moment précis... quoique, vu qu'il n'y avait personne dans les environs, j'avais peu de chance de trouver une main secourable... J'étais fait comme un rat. Je ne savais pas ce que ces affreux me voulaient, mais ça n'avait certainement pas l'air d'être drôle, en tout cas pas pour moi. Inutile même de penser une seule seconde à me battre, seul contre cinq, sans avoir jamais appris aucun art martial, je n'avais aucune chance... Tendu comme un arc, j'étais prêt à profiter de la moindre occasion pour me faufiler dans une ouverture et filer comme un pet jusqu'à mon nouveau chez moi. L'idée de me taper ce dérangé du cerveau me paraissait soudainement beaucoup plus alléchante que de faire mumuse avec cette bande de psychopathes.

Le faux blond m'attrapa le bras et m'attira à lui d'un coup sec. Il me fit un sourire terrifiant et me prit le menton de sa main libre. Incapable de bouger, je fermai les yeux en me demandant à quelle sauce il allait me manger... Je sentis soudain un coup de langue sur mon oreille et sursautai de frayeur. Je rouvris les yeux rapidement pour voir le blond me faire un sourire pervers. Il avait un problème mental ce type ou quoi ? Depuis quand on me confondait avec une fille ? Pris d'un soudain dégoût, je tentai de m'écarter de lui en le repoussant de toutes mes forces... Le seul résultat que j'obtins fut les rires gras de ces délinquants, le blond n'avait pas bougé d'un pouce.

- Oï oï, chibi-chan...

Il se rapprocha une nouvelle fois de moi...

- Yamero !

Une voix de ténor retentit derrière moi. Comme un seul homme les cinq racailles se figèrent. De surprise, le blond décoloré me lâcha même le bras et j'en profitai pour filer sans demander mon reste et sans un regard derrière moi. Quelque fut ce miraculeux sauveur, merci à lui, mais je n'avais pas le temps de trainer.

Je dus faire le meilleur temps de sprint de toute ma carrière sportive inexistante. Je n'avais jamais été doué en sport et encore moins en athlétisme. Généralement je ne savais pas courir dix minutes sans m'arrêter, à bout de souffle. Ce jour était à marquer d'une pierre blanche, je fis un véritable marathon. La peur me donnait des ailes, je n'avais qu'une seule chose en tête : courir. Je rentrai directement chez moi, ouvrant la porte d'entrée à toute volée et grimpant les marches d'escalier quatre à quatre. Ce ne fut qu'une fois dans ma chambre que je me remis enfin à respirer normalement, le coeur battant la chamade et les larmes aux yeux. Foutue journée !

Par Ein - Publié dans : Pain melon
Ecrire un commentaire - Voir les 0 commentaires
Retour à l'accueil
Créer un blog sexy sur Erog la plateforme des blogs sexe - Contact - C.G.U. - Signaler un abus